Communiqué de presse

ENGLISH BELOW

/// Communiqué suite à l’intervention de police du 22 octobre 2018 ///

Le lundi 22 octobre 2018 à 14h00 un grand nombre de policier.ère.s a investi l’ancien bâtiment Switcher, occupé depuis quelques semaines par notre collectif. Cette opération a mené à l’arrestation de cinq personnes, dont trois ont été relaxées le même jour. Elle visait une personne du collectif en particulier et non pas la maison dans son ensemble.

Le collectif a échoué indéniablement une nouvelle fois au maintien des règles internes qui interdisent aux habitants d’utiliser la maison et ses alentours comme lieu de stockage, d’échange ou d’achat de produits stupéfiants. Cet échec amène le collectif à durcir urgemment le contrôle de ses membres afin de s’assurer qu’une telle chose ne puisse se reproduire. Toute personne impliquée dans la vente de stupéfiant et pour qui cette activité ne relèverait plus d’une mesure de survie exceptionnelle n’a pas sa place dans la maison. Nous allons redoubler d’effort afin de veiller au maintien de ces directives au sein de notre habitation. Nous ne tolérons pas que des personnes utilisent la maison comme moyen de s’enrichir mettant de ce fait tous les membres du collectif en péril. Notre adresse n’est en aucun cas une plaque tournante du trafic de cocaïne comme cela a pu être dit dans les médias. Cet argument criminalise tous les habitants alors que lors des deux opérations il ne s’agissait que d’individus qui n’ont pas respecté le règlement interne.

Nous avons créé le collectif en 2015 afin de procurer un toit à chacun d’entre nous qui vivaient dans la rue. Nous espérons un avenir meilleur et une régularisation de chacun d’entre nous ainsi qu’un accès au travail. Le deal de rue est un le seul moyen de survie de certains, car sans possibilité de travailler ni d’avoir accès à des logements dignes il est impossible de s’intégrer pleinement dans une société.

Nous ne sommes pas venus dans ce pays pour y vivre dans l’illégalité, nous ne sommes pas fiers de ce qu’il faut parfois faire pour survivre et nous n’avons jamais été envoyés d’Afrique vers l’Europe pour faire du trafic de stupéfiant. Nous sommes seulement à la recherche d’une vie meilleure et d’un futur pour nos enfants. Nous souhaiterions que l’Etat nous laisse la chance de faire nos preuves en nous donnant accès à du travail et nous ne serons plus dans la rue. Certains d’entre nous vivaient en totale régularité en Espagne ou en Italie mais la crise ayant frappé ces pays, ils ont perdu travail et logement et ont dû se déplacer à la recherche de cet avenir meilleur.

Nous avons des formations, des capacités, certaines manuelles, d’autres intellectuelles, dont nous souhaiterions faire profiter ce pays. Malheureusement c’est une décision qui n’est pas de notre ressort. Il est temps que les politicien-ne-s prennent en compte notre demande.

**************************************

/// Statement following the police intervention of the 22nd of October 2018 ///

On Monday the 22nd of October 2018 at 2pm a large number of police officers entered the former Switcher building, which is occupied since a few weeks by our collective. This operation led to the arrest of five people, three of whom were released on the same day. It was aimed at one person in the collective in particular and not at the house as a whole.

The collective has undeniably failed once again to enforce its internal rules that prohibit residents of using the house and its surroundings as a place to store, exchange or purchase narcotic substances. This failure leads the collective to urgently tighten control of its members to make sure that such a thing cannot happen again. Anyone involved in the sale of narcotics, and for who this activity is not a survival measure, has no place in the house. We will increase our efforts to make sure that these guidelines are enforced in our home. We do not tolerate people using the house as a way to getting rich, thereby putting all the members of the collective in danger. Our address is by no means a hub for cocaine trafficking as it has been reported in the media. This argument criminalizes all residents when those two police operations only concerned individuals who did not comply with the internal regulations of the house.

We created the collective in 2015 to provide a home for each of us who lived on the streets. We hope for a better future and a regularization of each of us as well as access to work. The street deal is the only way for some people to survive, because without the possibility of working or having access to decent housing it is impossible to fully integrate into a society.

We did not come to this country to live illegally, we are not proud of what sometimes we had to do in order to survive, and we have never been sent from Africa to Europe to participate in drugs trafficking. Our only goal is to find a better life and a future for our children. We would like the State to give us the chance to prove ourselves by giving us access to work, so that we will no longer be on the street. Some of us lived in Spain or Italy in complete legality, but because of the crisis that hit these countries, they lost their jobs and homes and had to move in search of this better future.

We have training, capacities, some manuals, some intellectuals, that we would like to share with this country. Unfortunately, this is a decision that is not in our hands. It is time that politicians took our request into consideration.